L’ histoire économique depuis 1800

Une tradition de diversification des activités au sein de la population

L’évolution économique s’est caractérisée, depuis surtout le début du XXe siècle, par une pertinente diversification des activités. Au XIXe siècle, le village vivait de l’agriculture (83% des activités locales en 1866) et de l’artisanat (13% des activités locales en 1866). Les statistiques de 1975 illustrent cette diversification : 32% d’activités agricoles, 44% d’activités artisanales, 24% d’activités commerciales.

Cette multiplication des activités contribue depuis 1920 à préserver Campuzan de la dépopulation. Les chiffres qui suivent témoignent de cet équilibre démographique : 204 habitants en 1921, 213 en 1936, 221 en 1954, 203 en 1968, 207 en 1975, 197 en 1982, 160 en 1999. On comptait 49 foyers en 1753, époque durant laquelle le village était parsemé de landes.

Vers 1800, après la Révolution, ces landes furent défrichées par leur principal acquéreur de 1791 : Duhaget, riche propriétaire terrien. Ces landes dépendaient du domaine forestier, elles n’étaient que des marais fétides. Ces opérations de défrichements ont augmenté les richesses agricoles et la population. Avant la révolution, quelques terres appartenaient aux chapelains de Garaison. Le domaine forestier (à l’exception des bois du sud de la colline bordant la Baïsole) devint privé en 1819. C’est à cette date que Jacques Ferras (directeur de la poste aux lettres d’Arreau) l’acheta. Il défricha certaines portions. De nos jours, cette forêt appartient à des particuliers.

Au XIXème siècle et même au XXème siècle, les parcelles agricoles étaient très petites. Les meilleures terres labourables étaient situées, selon un document fiscal de 1816, au couchant de l’église. De nombreuses vignes étaient cultivées au couchant de l’actuel château d’eau, sur le versant de la colline et à l’exposition au soleil

En divers endroits de la colline de la Baïsole, on trouve des marnières dans lesquelles potiers et tuiliers retiraient de l’argile. Le dernier potier (Edouard Pignet) est décédé en 1933. Une tuilerie existait au bord de l’ancienne côte de Campuzan vers Libaros (appartenant en 1819 à François Faulong, à André Bernichan vers 1860). Vers 1880-1900, la tuilerie Brunet prenait le relais et, plus proche de nous, André Dubosc développa sa propre affaire de production de tuiles.

Les charpentiers étaient nombreux. On en trouve 4 en 1881. On trouve aussi des menuisiers comme Jean Navailh vers 1886. Les tisserands et tailleurs étaient tout aussi nombreux tout comme les cordonniers (Collongues en 1861, Alfred Lapoutge en 1921, Gustave Ibos vers 1940, Jean-Marie Monlong vers 1950). Les charrons et forgerons rythmaient la vie du village avec leurs enclumes et marteaux. Le dernier forgeron était Roland Claverie, Baptiste Bernichan développa un procédé hydraulique dans les années 1930. Plus proche de nous, Eloi Dubosc géra une scierie. Voici quelques exemples d’artisans sans oublier les femmes, très souvent couturières.

Le commerce s’est développé avec l’arrivée de la famille Joseph Bernat (négociant en grains), par l’ouverture d’une épicerie et d’un bar par Zacharie Mendouse (affaire léguée à Edouard Daran puis à Gilbert et Marcelle Lassime). Enfin, des artisans ont développé une activité commerciale : c’est le cas de Robert et Roger Dubosc (à l’origine, le père de Robert était tricoteur). Eugène Dubosc de Puydarrieux vint, dans les années 1920, ouvrir une minoterie-boulangerie. Son fils Elie fit à même de Campuzan. Voilà pourquoi deux boulangers étaient présents dans la commune encore dans les années 1980.

La construction de la minoterie d’Elie Dubosc, vers 1950. Collection JLI