En 1790, la France se dote d’une nouvelle organisation territoriale avec la création des départements. Celui des Hautes-Pyrénées, constitué globalement de la Bigorre et des Quatre vallées, avec ses cantons et ses communes, doit son existence au député de la jeune Assemblée nationale : le Bigourdan Bertrand Barère. Campuzan a toujours appartenu au canton de Castelnau-Magnoac sauf depuis 2015 avec la création des nouveaux cantons : la commune est intégrée dans celui des Coteaux regroupant les anciens de Trie, Pouyastruc et Magnoac. Toutefois, l’ancrage complet de Campuzan au Magnoac n’a pas été toujours très solide. De vaines demandes de rattachement au canton de Galan, comme celle de 1844, illustrent cela. La proximité avec Galan a renforcé cette hésitation dans le choix pour Castelnau ou pour Galan sachant que, de nos jours, la commune est reliée à des services dispersés dans les deux bourgs (exemple : sapeurs-pompiers à Galan).
Voici une liste des maires de Campuzan depuis 1900 :
- le commandant Jean-Paul Cabos (1900-1917),
- François Dubosc, adjoint et maire provisoire de 1917 à 1919 après le décès de M. Cabos,
- Léon Navailh (1919-1942),
- Joseph Faulong (1942-1944),
- Jean-Paul Dubosc (1944-1977),
- Michel Dubosc (1977-2008), fils du précédent maire,
- Guy Fontan, depuis 2008.
À l’origine, la mairie et l’école étaient situées devant l’actuelle église. En 1878, un projet d’aménagement d’une nouvelle école et d’une salle du conseil municipal est lancé. En fait, il sera question de restaurer une maison appelée « Oustaou » (ayant appartenu à Duhaget). Un certain Pierre Dubosc se charge de financer les travaux. Cette maison est l’actuelle école-mairie. Hélas, l’école a fermé ses portes en juillet 2018. Il serait long d’évoquer tous les enseignants de cette école depuis les origines, certains n’ont fait que passer, d’autres y ont exercé longtemps comme Jeanne Dubosc, en poste une trentaine d’années, jusqu’aux années 1960.

ECOLE DE CAMPUZAN 1966-1967
1ère rangée, la plus en haut, de gauche à droite : Guy Pomès, Christian Bégué, Claude Lassime, Bernadette Bégué, Ida Dubosc, Eliane Décha, Françoise Dupuy, Ginette Décha et son frère Daniel.
2ème rangée, en descendant, toujours de gauche à droite : Serge Bégué, Yvette Fourcaud, Viviane Faulong, Annie Navailh, Jean-Louis Labat, Adeline Salles, Guy Fontan, Régis Bournonville.
3ème rangée, encore plus bas, de gauche à droite : M. Alain Loncan (instituteur), Julien Dubosc, Jean-Louis Castaing, Maryse Sengès, Geneviève Défendi, Monique Décha, Serge Lassime, Mme Juliette Mengelle (institutrice).
Rangée avec les écoliers assis, de gauche à droite : Joël Faulong, Jean-Claude Décha, Josiane Dubosc, Alain Noilhan, Jean-Claude Salles, Christiane Noilhan, Robert Labat, Nicole Claverie, Guy Dubosc, Alain Berbizier, Brigitte Bournonville.
Photo collection Nicole Maumus
Face à l’école, il existe une belle bâtisse érigée en 1888, aujourd’hui logement communal mais, jadis, demeure de l’instituteur. L’école n’a pas été le seul service public : jusqu’aux années 1960, une agence postale fonctionnait dans la commune. Notons aussi ce grand projet en vogue au début du XXe siècle : la construction d’une ligne ferroviaire « Auch-Lannemezan » devant traverser Campuzan. Le projet sera définitivement abandonné dans les années 1930.
L’église, édifice communal, a fait l’objet de plusieurs travaux et réparations entre 1820 et 1870. Elle a été surélevée vers 1840 et le clocher actuel a été bâti en 1849. Les dernières grandes restaurations intérieures datent des années 1998-2003. La commune était dépourvue de presbytère jusqu’en 1853. C’est à cette date que la commune a acheté une maison neuve pour y loger les desservants (ceux-ci résidaient ailleurs dans le village). L’abbé Georges Merle, prêtre du diocèse d’Oran, dernier curé résident du village, a quitté Campuzan en juin 1990 mais il habitait, en réalité, à Lannemezan depuis un certain temps et il assurait le service de cinq villages voisins : Barthe, Betpouy, Hachan, Tournous-Devant et Vieuzos. Depuis, la paroisse de Campuzan est desservie par les prêtres de Galan, actuellement l’abbé Jean-Jacques Barrère. Le presbytère de Campuzan a été transformé en logement communal, dans les années 1980, pour accueillir une famille. Il est toujours loué, à ce jour.
En 1896, le cimetière est organisé avec des concessions fixes, attribuées aux familles. La grande croix a été construite en 1934. Le monument aux morts a été reconstruit en briques selon une architecture nouvelle. Inauguré le 21 mai 1998, il témoigne toujours de la tragédie des deux dernières guerres mondiales : six victimes pour la guerre 14-18 et cinq pour celle de 39-45 dont Guy Gorgelin, non originaire du village, résistant tué au bois de Campuzan par les Allemands le 27 juin 1944. Inhumé dans le cimetière de Campuzan comme « soldat inconnu », il sera exhumé et son corps sera identifié officiellement (et seulement) en 1946.


