Les périodes antérieures à 1789

Les documents concernant ces périodes sont peu nombreux. Ce n’est qu’à partir de 1800 que nous en trouvons en assez grand nombre. La dure période révolutionnaire de 1789 et des années suivantes allait modeler un nouveau visage à la société ainsi que signer la disparition de l’Ancien Régime avec sa féodalité. Il ne faut pas oublier que, jusqu’à la révolution, le royaume était organisé en seigneuries. L’organisation des territoires était complexe. C’est ainsi que Campuzan appartenait aux Quatre-Vallées (Magnoac, Neste, Barousse, Aure) et non à la Bigorre ! Les Quatre-Vallées, possédées par les comtes d’Aure puis de Labarthe et enfin d’Armagnac, se réunirent en 1475 à la couronne de France. Dans des temps plus anciens, elles avaient été intégrées au royaume d’Aragon.

Vers 1300, un des seigneurs (Jean de Labarthe) aurait fait construire au sein de la grande forêt de Campuzan une chapelle dédiée à Notre Dame protectrice des bûcherons. Un ermitage se fonda en ces lieux avec des religieux. Les registres paroissiaux mentionnent les obsèques de deux missionnaires : Joseph Belloc en 1690, Mathieu Gari en 1739. La monographie de 1887 et les traditions orales affirment que “le dernier moine était réduit à mendier. Cette particularité fit croire aux habitants du pays qu’il se livrait à cet exercice pour mieux cacher sa fortune. Il fut assassiné et dans son appartement on ne trouva que six liards“. Pendant longtemps certains crurent en la présence d’un trésor caché sous les ruines de la chapelle “détruite en 1789” d’après la monographie.

Extrait du plan cadastral de 1812

En 1793, parmi l’ensemble des biens nationaux vendus, on trouve une maison (provenant de cet ermitage) adjugée à une famille Courtade. Selon le cadastre de 1812, cette famille vivait sur l’emplacement actuel de la maison appartenant aujourd’hui à Joseph Dubosc. Un laboureur eut la surprise d’exhumer, dans ce quartier, un bracelet en or. Un archéologue attesta que ce bracelet datait de l’époque romaine. En effet, les armées romaines occupaient la région.

Selon J. Védère, les romains auraient érigé dans Campuzan un oppidum ou castrum. Le nom du village proviendrait du fait que les armées romaines avaient établi un camp, un castrum de surveillance. Une autre hypothèse : Campusius + anum (la propriété de Campusius, un personnage antique).

Les registres paroissiaux montrent que les paroisses d’Hachan et de Campuzan fonctionnaient ensemble depuis longtemps et durant le XVIIIe siècle. Elles étaient des annexes de celle d’Organ sachant qu’à cette époque, le Magnoac dépendait de l’archidiocèse d’Auch. Les registres paroissiaux de Campuzan remontent en 1693. Ce ne sont pas les originaux car ces derniers, en triste état, furent recopiés vers 1880 par un prêtre de Campuzan : l’abbé Jouanolou. Des années manquent. Pour ces années lacunaires, les baptêmes-mariages-sépultures figurent, en fait, dans les registres originaux de Hachan qui, eux, remontent en l’an 1682.

C’est en 1760 que l’actuelle église paroissiale de Campuzan a vu le jour. Toutefois, le corps de l’édifice sera remanié au milieu du XIXe siècle. Un procès-verbal de bénédiction figure dans les registres paroissiaux.

Extrait du registre paroissial de 1760. Collection Archives Départementales des Hautes-Pyrénées.